Bonne nouvelle {PV : Kaeden =D TERMINE

♣ messages : 187 ♣ date d'inscription : 08/05/2010

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b o n n e . n o u v e l l e

Elle était assise sur l’une des grandes chaises à côté du haut plan de travail blanc en plain milieu de la petite cuisine de la vaste maison des Meadows. Sa longue chevelure blonde était relâchée tombant sur ses épaules recouvertes de son chemisier blanc qu’elle mettait très souvent pour aller travailler. D’ailleurs que faisait-elle, là, assise seule dans sa cuisine, l’esprit bien ailleurs ? N’était-elle pas sensée être au restaurant à s’occuper de l’après coup de feu du midi ? C’était ce qu’elle faisait d’habitude : elle s’occupait de la caisse et du service le midi et après rangeait les tables et s’occuper de compter les revenus de la journée. Mais non, aujourd’hui, elle n’avait pas été au restaurant ce midi là, elle était restée assise, là, sur sa chaise sans bouger. Elle avait eu besoin d’être seule, de réfléchir, son bonheur était trop intense. Elle digérait la merveilleuse nouvelle qui venait d’arriver à ses oreilles. Ce matin là, elle s’était levée très tôt, comme à son habitude. De toute façon, elle n’aimait pas dormir, le sommeil était quelque chose qu’elle avait perdu depuis le départ de son second fils. Elle ne dormait que le strict minimum et ça lui allait parfaitement. Elle avait pris une douche rapide et avait filé au restaurant préparer les tables pour les premiers clients qui venaient prendre leurs petits déjeuners. Ensuite, vers 10h elle avait commencé à préparer le coup de feu habituel du midi, les employés étaient arrivés, son fils y compris. Voila quelques années qu’il travaillait au restaurant de sa mère et même si au début elle avait peur que cette relation employé-patron salisse leur relation mère-fils, et bien aujourd’hui elle était sûr que cette appréhension était fausse. En effet, tout se passait pour le mieux entre Kaeden et sa mère. Ensuite, elle était allée acheter quelques bricoles manquantes pour le restaurant et prenant par la même occasion quelques affaires pour la maison, elle était donc rentrée à son domicile pour les ranger. C’est à ce moment là qu’elle reçut l’appel, ce fameux appel qui l’avait mise dans un état pas possible. Cet appel des services sociaux lui annonçant que son fils, Charly allait revenir. Elle en avait été tellement heureuse qu’elle avait faillit tomber dans les pommes. Heureusement, Kayla, la fille de son meilleur ami Julian était auprès d’elle pour vivre ce bonheur. Elle avait été la première personne à qui Prue en avait parlé. Kayla était ensuite rentrée chez elle. En temps normal, Prue se serait dépêchée de retourner au restaurant vérifier que tout se passait bien mais cette fois, elle pris la peine de s’accorder une petite pause. Elle s’était donc assise sur cette grande chaise et n’avait pas vu le temps passer.

Il devait être un peu plus de deux heures de l’après-midi. Elle espérait sincèrement que tout ce passait bien au restaurant. De toute façon, le coup de feu du midi était passé depuis belle lurette et les employés avait dû tout nettoyer. Son fils avait certainement récupéré les clef pour fermer le restaurant et ne tarderait pas à rentrer à la maison. Elle avait hâte de lui annoncer, tellement hâte. Ses fils étaient toute son existence. De plus, Prudence était très proche de son fils Kaeden. Il avait été la pour elle. D’un côté, elle s’en voulait terriblement de lui avait fait prendre une place dans sa vie qui n’était pas celle d’un simple fils. Il l’avait soutenu, il avait su gérer ses crises de larmes, il avait veillé sur elle, son fils était un ange, véritablement, il lui avait permis de ne pas foutre sa vie en l’air et lorsqu’elle avait parlé de monter un restaurant, il l’avait soutenu à cent pour cent bien que l’histoire était loin d’être gagnée d’avance. Ils ne roulaient pas sur l’or et investir les quelques économies qu’ils avaient était risqué, très risqué. Pourtant, Prue l’avait fait et avait bien misé pour une fois puisque son restaurant rencontra un bon petit succès. Depuis l’ouverture de son restaurant, elle était beaucoup plus épanouie, du moins, elle avait une raison autre que son fils de se lever le matin. Elle essayait d’accorder le plus de temps possible à Kaeden bien que c’était difficile entre le restaurant et toutes les recherches pour retrouver Charly mais elle lui devait bien ça, il était tout ce qu’elle avait, tout ce qui lui restait dans la vie, elle ne voulait pas le perdre, elle ne s’en serait jamais remise. Son restaurant lui permettait de ne pas penser à ses malheurs toutes la journée, il lui permettait de voir du monde et aussi d’offrir à son jeune fils une vie plus luxueuse. Elle voulait le meilleur pour lui et était prête à tout juste pour voir un sourire naître sur son si beau visage. Elle en était fière de son fils en plus de l’aimer comme une folle, comme une mère. Bien sûr, ce lien indestructible qui les unissait n’empêcher pas à Prudence de poser des limites à son enfant sachant pertinemment que si elle ne le faisait pas, il pouvait partir en vrille, que tout enfant a besoin de limite pour grandir sainement et devenir quelqu’un d’équilibré. Elle aimait plus que tout passer du temps avec Kaeden et c’était l’une des premières raisons pour lesquelles elle accepta de l’embaucher dans son restaurant et puis par la suite, il s’était avéré qu’il était très bon dans ce qu’il faisait.

Alors, assise, là, sur sa chaise haute, en plein milieu de la cuisine, les bras posés délicatement sur le plan de travail, elle songeait, elle songeait à ce qu’il s’était passé quelques heures plus tôt, à ce qu’il se passera dans quelques heures, à ce bonheur enfin retrouvé. Un petit sourire avait pris naissance sur ses fines lèvres, un sourire que l’on avait pas vu depuis plus de huit ans, un sourire qui était vrai. Charly allait être de retours, son bonheur était son limite, sans mot assez fort pour l’exprimer. Elle avait les yeux légèrement rougi par les larmes de joie versaient quelques heures plus tôt et pourtant, elle s’en fichait. Elle se fichait de ne pas être venue au restaurant, elle se fichait d’avoir son très léger maquillage qui avait coulé, elle se fichait des quelques courses non rangées sur le plan de travail, elle se fichait de tout sauf du retours imminent de son enfant. Elle avait hâte, tellement hâte !

♣ messages : 537 ♣ date d'inscription : 13/05/2010

Bonne nouvelle {PV : Kaeden =D TERMINE Mumson

Il l'avait attendu un moment, guettant la porte d'entrée du restaurant tout en s'appliquant à disposer les tables et placer les couverts et diverses décorations pour le service du midi. Kaeden avait gérer l'équipe de son mieux, étonné de ne pas voir sa mère s'activer pour que tout se passe bien, comme à son habitude. Il était partit plus tôt qu'elle de la maison, après avoir avalé son petit déjeuner, devant passer faire quelques courses dans le centre ville avant d'enchainer avec son service. Ils s'étaient croisés, ils avaient échangé quelques banalités comme chaque matin, se souhaitant une agréable matinée pour ensuite ponctuer leur conversation d'un simple « A tout à l'heure »... Et là : il n'y avait personne. Prudence n'était pas là, et ça ne lui ressemblait pas. A plusieurs reprises on lui demanda où se trouvait la patronne et Kaeden se contentait d'hausser les épaules en guise de réponse. Il ne savait pas où elle était, il avait beau consulter son portable, il n'y avait aucun message qui l'attendait dans sa boîte de réception... Ca l'inquiétait, mais il ne pouvait pas laisser ce petit monde s'occuper seuls du restaurant, il devait assumer ses responsabilités et tentait d'expliquer cette absence par un malheureux retard, un empêchement de dernier minute...

Lorsque le restaurant tournait, ça n'était pas à moitié. Les réservations s'enchaînaient, les clients allaient et venaient, on s'activait en cuisine et l'équipe de service jonglait en les commandes. Mais ça fonctionnait et le rythme s'était installé sans mal. De son poste, Kaeden gérait l'ensemble des employé, remplaçant sa mère au dernier moment. Un sourire par-ci, quelques mots polis par-là, et il parvenait à satisfaire la clientèle. C'était toujours moins éprouvant que le service du soir, mais avec l'esprit ainsi occupé, ses pensées allant pour la plupart vers sa mère et ses interrogations à son sujet, légèrement inquiet, il en avait du mal à se concentrer. Certes, il faisait correctement son job, ça n'était pas là le problème... Cependant, il lui arrivait d'avoir un petit temps de retard, qu'il rattrapait à l'aide d'excuses à l'égard des clients. Heureusement pour lui, ça n'était que le temps de quelques heures. Pas de quoi paniquer, pas de quoi s'épuiser à la tâche... Très vite, ce petit monde allait quitter les lieux et il pourrait verrouiller la porte pour filer chez lui et voir ce qui s'était passé en son absence, ce qu'avait bien pu faire sa mère pour le laisser gérer tout ça tout seul. Kaeden était protecteur envers elle, ça n'était pas nouveau puisque depuis son plus jeune âge il le faisait à sa manière. Prévenant, il la ménageait du mieux qu'il pouvait, il cherchait à lui montrer qu'il serait toujours là pour elle, et elle le lui rendait bien. C'était sans nul doute la mère la plus attentionnée qui soit, toujours présente et à l'écoute. Ils s'étaient soutenus toutes ces années, ils s'étaient épaulés, et Kaeden lui en serait à jamais reconnaissant. Là, il se demandait ce qui avait pu se passer pour qu'elle disparaisse ainsi, sans donner le moindre signe de vie, le laissant s'imaginer tout un tas de trucs. Car au volant de sa voiture, il laissait son esprit vagabonder et imaginait un tas de scénarios la concernant. Cela frôlait d'ailleurs presque la paranoïa. Il faut dire qu'ils avaient traversé tellement de choses, contre les apparences de leur famille aimante et unie, que tout était possible pour Kaeden, depuis l'âge de ses 10 ans.

S'engageant dans la cours de leur maison, tirant le frein à main d'un coup sec, il récupéra ses clés ainsi que celles du restaurant, s'empara de son mobile qu'il glissa dans la poche arrière de son jeans et referma la portière. D'un pas pressé, il se dirigea vers la porte d'entrée. Cette dernière était ouverte, annonçant alors que sa mère était sûrement là, et peut-être même qu'elle n'avait pas quitté leur demeure de la matinée.

« Il y a quelqu'un ? J'suis rentré ! Maman ? »

appela-t-il, en abandonnant ses clés sur le petit meuble, dans le hall. Il retira par la suite son blouson de cuire, et laissa reposer ce dernier sur une banquette, un peu plus loin. Immédiatement, il se dirigea vers le living-room. Personne. Son attention fut alors portée en direction de la cuisine, ouverte sur l'ensemble de la maison, point centrale de la bâtisse. Elle était là, installée près du plan de travail, silencieuse.

« Maman ? »

Kaeden s'avança, et découvrit alors le regard clair de sa mère, rougi par des larmes. Wow... Qu'est-ce qui se passait pour qu'elle pleure ? Allait-il devoir faire face à une nouvelle crise de larmes ? La prendre dans ses bras et la consoler ? Son coeur se serra doucement, alors qu'il tirait un tabouret vers lui, pour s'installer en face d'elle.

« Hey... Ca ne va pas ? »

Il l'interrogea d'un simple regard, et lorsqu'elle releva la tête, qu'elle le fixa avec cette expression pour le moins étrange, indescriptible tant elle ne ressemblait en rien à de la tristesse, Kaeden en fut étonné. Elle ne semblait pas peinée mais... Heureuse. Sa mère pleurait de joie, et lui restait dans le flou le plus total, ne comprenant pas ce qui se passait.

♣ messages : 187 ♣ date d'inscription : 08/05/2010

Elle était assise, là, seule. Elle aurait pu appeler pour prévenir qu’elle ne viendrait pas au restaurant, pourtant elle ne l’avait pas fait, ça ne lui était même pas venu à l’esprit. Elle qui d’habitude pensait à tout avait complètement oublié l’essentiel. Elle était ailleurs, dans un pays merveilleux où son fils allait revenir. Ce fils qu’elle avait laissé partir loin d’elle il y avait plus de huit ans. Elle s’en voulait, ce jour là, elle aurait dû le prendre dans ses bras et empêcher David de l’emmener loin d’elle. Mais elle avait peur, peur que ce refus de voir son fils s’éloigner d’elle lui enlève son second fils Kaeden, elle avait beaucoup à perdre dans l’histoire, elle avait beaucoup perdu mais ne voulait pas abandonner ce qui lui restait de plus cher. Elle se souvenait sans aucuns problèmes de ce jour où la justice avait décidé de confier Charly à David, ce jour maudis. La justice avait vraiment très mal fait les choses. Elle se souvenait parfaitement aussi de ce même jour où elle avait dû annoncer à ses enfants que l’un d’eux partirait avec David loin d’elle. Elle se souvenait parfaitement. Ils étaient dans leur chambre en train de jouer. Elle était entrée les yeux rougis par les larmes, tentant de ne pas en verser plus devant ses enfants. Elle s’était installée sur l’un des deux petits lits et leur avait demandé de la rejoindre. Ils s’étaient assis chacun d’un côté de leur mère et elle leur avait dit, elle leur avait dit que ça ne s’était pas passé comme elle l’avait désiré et que Charly partirait. Le garçon s’était ensuite mis à pleurer et elle les avait pris dans ses bras faisant la promesse de tout faire pour qu’il revienne auprès d’eux au plus vite. Cette promesse qu’elle n’avait jamais oublié, cette promesse qu’elle s’était évertuée à tenir, de tout son cœur, de toute son âme. Elle avait fait son possible pour retrouver Charly. Elle était passée par la voix de la justice, par la voix des enquêteurs, elle-même s’était tuée à contacter tous les Meadows du pays. Très souvent, elle écrivait des lettres, faisant participer Kaeden, à l’intention de son petit frère, elle envoyait et ne recevait jamais de réponses. Elle ne savait même pas si ces lettres étaient arrivées à la bonne porte ou dans les mains de son fils, elle l’espérait mais en doutait fortement. Et maintenant, tout ce cauchemar prenait enfin fin. C’était comme un rêve, d’ailleurs durant ces heures assise dans sa cuisine, Prue s’était demandée plus d’une fois si c’était réel, si cette joie n’était pas que fictive, elle avait peur que les services sociaux la rappelle et lui disent qu’en fait, c’était une erreur, que David n’allait pas en prison, que Charly ne reviendrait pas à la maison. Elle était heureuse mais avait peur, peur d’être déçue une nouvelle fois, peur que cette soudaine joie ne retombe et lui fasse encore plus mal que toutes les autres déceptions qu’elle avait vécu au cours de ces huit années.

La porte qui claqua la sortit de ses pensées. Son fils était rentré, elle l’avait reconnu à sa démarche vive et sonore, de plus, quelques secondes plus tard, sa voix reconnaissable entre mille s’était faite entendre. Pourtant, elle ne prit pas la peine de répondre, il verrait bien assez vite où elle était. Elle se sentait un peu honteuse de lui avoir laisser le restaurant ce midi là, il était jeune et se n’était pas son métier de gérer les équipes. Pourtant, elle ne doutait pas une seule seconde de ses compétences, elle savait pertinemment que ça c’était passé à merveille. Il arriva alors devant elle, une mine inquiète sur le visage de voir Prue seule, assise dans la cuisine, ça n’était pas son genre de louper le travail et de prendre une pause, elle était plus du genre hyperactive depuis que Charly était parti. Elle avait eu besoin de se lancer dans quelques chose qui lui changerait les idées, quelques chose qui lui prendrait du temps. Et son restaurant avait parfaitement fait l’affaire. « Euh… excuses-moi de ne pas t’avoir prévenu, j’avais la tête… ailleurs, pardonnes-moi mon chéri ! ». Elle lui passa la main sur son beau visage avant qu’il ne lui demande si ça allait. C’est vrai qu’elle devait paraître bizarre, mais bon elle était tellement surprise et heureuse. Elle aimait appeler son fils par des petits surnoms affectueux, c’était quelque chose qu’elle avait toujours fait et même si aujourd’hui il était un beau grand gaillard de 20 ans, elle s’évertuait à continuer de lui donner ces petits surnoms débiles au grand malheur de ce pauvre Kaeden. Elle l’aimait son fils, elle l’aimait tellement qu’elle se sentait obligée de le lui montrer tous les jours par des gestes ou mots affectueux. Elle avait longtemps eut peu qu’il ne lui en veuille de tout ce temps qu’elle accordait pour retrouver Charly, de ce rôle plus important qu’un fils qu’il prenait auprès d’elle, il la protégeait, il l’écouter, la calmait quand elle n’allait pas bien et pour ça, elle se sentait redevable à vie, sans son fils, elle n’aurait jamais pu faire tout ce qu’elle avait fait et qui faisait d’elle une femme assez atypique. Elle glissa sa main qui avait caressé son visage jusqu’au mains de son fils qu’elle attrapa et serra un peu. Elle plongea son regard azur dans celui foncé de Kaeden, souffla un bon coup et toujours ce sourire au lèvres, elle ouvrit la bouche : « oui, tout va bien, j’ai reçu un appel des services sociaux, je…mon dieu Kaeden, ton…ton frère revient vivre parmi nous ! ». Elle était excitée comme une puce à ce moment précis, elle était si heureuse et était encore plus heureuse d’annoncer cette nouvelle à Kaeden. C’était comme une récompense pour tout ce qu’il avait fait pour elle, le trophée qui récompensait toutes ces années de malheurs. Bien sûr, elle aurait pu l’appeler, lui dire au téléphone et ainsi lui annoncer qu’elle n’était pas vraiment état de travailler ce midi là, mais elle n’y avait pas pensé et elle avait un peu du mal avec la technologie. Si Kaeden ne lui avait pas offert de téléphone portable pour son anniversaire quelques années auparavant, jamais elle n’aurait eu l’idée de s’en acheter un. Elle avait eu beaucoup de mal à s’en servir mais maintenant elle arrivait à gérer la chose. Enfin, elle se contentait d’envoyer des messages, de téléphoner avec, l’appareil ne lui ayant servit qu’à prendre une seule et unique photo de Kaeden et elle en train de grimacer pour mettre en fond d’écran et encore, c’était Kaeden qui l’avait prise. Elle le regardait donc, calmement, attendant la réaction de son fils, attendant de voir ce sourire qu’elle aimait tant naître sur ses lèvres parfaites.

♣ messages : 537 ♣ date d'inscription : 13/05/2010

C'était étrange de trouver sa mère, ainsi installée dans la cuisine, si silencieuse et avec cette petite mine qui le laissait dans le plus grand suspens qui soit. Qu'était-il arrivé ? Que se passait-il pour qu'elle se comporte ainsi, elle qui d'ordinaire percevait en son travail un moyen de s'évader de son quotidien, de ses soucis, de ces diverses procédures pour récupérer la garde de Charly ? Là, elle ne s'y était pas rendu, et pire encore elle n'avait même pas prévenu son fils, qui lui se trouvait sur les lieux et assumait la responsabilité de toute une équipe, veillant à ce que tout se passe correctement. Sans lui, personne n'aurait véritablement pris d'initiative et au final, le restaurant aurait fait quatre pauvres couverts, à la place des quatre-vingts habituels qui faisaient tourner le commerce. Il n'y avait pas à dire, Kaeden trouvait ça plus que bizarre, et plus il détaillait les traits fins du visage de sa mère, plus il avait du mal à comprendre ce qui se passait. Ses hypothèses tombaient une par une, s'enchaînant, éliminant tous les scénarios possibles. Elle avait pleuré certes, mais semblait heureuse... Comme soulagée. Il était inquiet, et ne pouvait pas s'empêcher de s'en faire pour elle. Lorsqu'il se retrouvait dans une telle incompréhension, il avait l'impression d'avoir loupé quelque chose, et bien souvent important, qui faisait qu'il ne pouvait pas l'aider, qu'il était entrain de se louper en beauté. Peut-être que s'il avait fait plus attention, il aurait pu éviter ces larmes... Non ? Il l'interrogeait d'un regard, cherchant à en savoir plus, la poussant à parler. Ils étaient tellement proches qu'il leur en fallait peu pour se comprendre et s'entre aider. Elle commença par lui présenter des excuses, par rapport à son absence et au fait qu'elle n'avait pas pris la peine de le prévenir. Se montrant douce, elle passa sa main sur sa joue, dans une tendre caresse maternelle.

« Ce n'est pas grave... »

-répliqua-t-il, en haussant finalement les épaules.

Kaeden s'était inquiéter comme jamais, mais face à sa mère, il se contentait d'affirmer que ça n'avait pas tellement d'importance. En soit, si, ça en avait... Mais pour elle, il pouvait bien feindre le contraire. La culpabiliser pour si peu ne reviendrait à rien, et le jeune homme n'aurait rien à y gagner. Seul le sentiment d'être tout simplement méchant, dans une inutilité sans fin, pourrait s'emparer de lui dans une telle situation. Il pouvait donc leur épargner cela, aussi bien à elle qu'à lui. Cette main qui venait de glisser sur sa joue, vint chercher la sienne, puis la seconde. Les serrant doucement, cette étreinte ne faisait qu'accroître les suspicions et doutes de Kaeden. Il s'était véritablement passé quelque chose en son absence, sinon elle ne réagirait pas ainsi. Bien que de nature très douce et affective, elle n'adopterait pas un tel comportement à son égard s'il n'y avait pas quelque chose derrière tout ça, quelque chose qu'il ignorait et qu'il n'allait pas tarder à découvrir. Son regard clair plongé dans le chocolat de ses iris, elle n'en perdait pas son léger sourire, alors que les larmes salées avaient quelque peu creusé ses traits, en se frayant un chemin sur sa peau lisse. Tout allait bien commença-t-elle par lui dire, comme pour le rassurer. Puis elle cita les services sociaux, ce qui capta toute l'attention de Kaeden. Sa jolie maman semblait être en état de choc. Elle n'en revenait pas, annonçant à son aîné que Charly allait de nouveau vivre avec eux. L'annonce eut pour effet d'assommer le jeune homme. Il fallait assimiler l'information, l'encaisser, réaliser son importance...

Kaeden resta muet quelques instants, démuni de la moindre expression. Comment ?! Charly allait vivre avec eux ? Son Charly ?! Son petit frère ?!

« Hein ? Que... Quoi ?! Mais c'est... Wouah ! »

Aussitôt, il se redressa, quittant son tabouret, et s'empressa de prendre sa mère dans ses bras. C'était juste totalement dingue ! Un franc sourire s'était dessiné sur ses lèvres, alors qu'il prenait peu à peu conscience de la nouvelle, du retour de son frère. Serrant sa mère dans ses bras, il avait l'impression de s'être délester d'un énorme poids, et qu'à présent il n'aurait plus à craindre de retrouver Prudence en larmes, au bord de la crise de nerfs suite à un nouveau refus de sa requête de garde... C'était fini, ils voyaient enfin le bout de tout ça, Charly allait revenir. A cette idée, une seconde vague d'émotions se déversa sur lui. Moins euphorique et joyeuse... Une sorte de frousse innommable, comme une indescriptible appréhension.

« Il revient quand ? »

-demanda-t-il en se reculant légèrement, sans pour autant effacer son sourire.

♣ messages : 187 ♣ date d'inscription : 08/05/2010

S’il y avait bien une personne sur qui Prudence pouvait compter sur cette terre, c’était bien Kaeden. Il avait été là, du début à la fin de ce cauchemar. Et lui annoncer aujourd’hui que tout ça était fini était une récompense, une récompense pour lui qui avait tant veiller sur sa mère, elle était heureuse de lui annoncer elle-même, le sourire de son fils valait toutes les plus belles choses de ce monde, il était son petit rayon de soleil, la personne pour qui elle se levait chaque matin, pour qui elle ne se laissait pas aller, pour qui elle travaillait, pour qui elle vivait tout simplement. Son fils était tout. Charly représentait lui aussi tout à ses yeux et c’était bien pour ça qu’elle avait été détruite de cet éloignement. Elle savait qu’elle n’avait pas été la meilleure mère du monde. A chaque fois qu’elle était triste, que ses émotions reprenaient le dessus, à chaque fois que son fils la voyait pleurer, elle se sentait la pire de toutes les mères du monde. A chaque fois qu’il la prenait dans ses bras et lui essuyait ses larmes elle se sentait horrible de faire vivre ça à son fils, mais c’était plus fort qu’elle. Aujourd’hui, elle se sentait horrible de lui avoir laisser le restaurant, de ne pas être venue. Elle n’y avait pas pensé mais maintenant qu’il était devant lui, elle s’en voulait. Elle savait qu’elle lui faisait prendre une place qui n’était pas la sienne, mais sans cela dans sa vie, elle sombrait. Mais aujourd’hui, tout cela prenait fin. Certes, elle savait que le retours de Charly dans leur vie ne serait pas de tout repos, qu’il y aurait des disputes, des déceptions mais elle était convaincue que l’entente finirait par revenir et qu’ils seraient comme avant, aussi proche, elle l’espérait de tout cœur, mais pour l’instant ce genre de réflexion n’était pas aux rendez-vous, elle était simplement heureuse. Elle avait attrapé la main de son fils, et lui avait annoncé. Sa voix était hésitante, elle avait envie de pleurer une nouvelle fois de bonheur, mais elle se retînt. Kaeden eut un moment d’hésitation. Normal après tout. Prudence se contentait de l’observer, de guetter la réaction de son fils, de voir ses traits se détendre parce que même s’il prétendait le contraire pour ne pas la faire culpabilisé, il s’était fait inquiété de ne pas voir sa mère s’occuper du restaurant. Elle ne connaissait que trop bien cette sensation et s’en voulait d’avoir fait vivre ça à son fils. A chaque fois qu’elle ne l’avait pas sous els yeux, elle s’en faisait pour Kaeden. Il avait beau être un grand et beau jeune homme de 20 ans, responsable et très intelligente, elle n’e demeurait pas moins sa mère, sa mère qui avait peur qu’un drame arrive. En fait, depuis que Charly était partie, elle était devenue légèrement parano sur les bords mais c’était tout de même un peu arrangée avec le temps. Elle ne pouvait tout de même pas garder son fils en cage. Il était quelqu’un d’équilibré et savait que sa mère serait toujours là pour lui tout comme le contraire. Il savait que quoi qu’il fasse dans la vie, il ne la décevrait jamais, qu’elle serait là pour lui, qu’elle le préserverait. Elle était prête à tout pour son bonheur et ferait de même avec Charly, lorsqu’il sera près d’elle.

Soudain, alors qu’elle était plongée dans ses pensées, son fils la prit brusquement dans ses bras la serrant très fort. Elle ria et le serra à son tour, heureuse de cet éclat de joie. Cela faisait longtemps qu’on avait pas entendu de rires aussi joyeux et plein de bonheur dans la maison des Meadows. Oh oui, elle était heureuse, si heureuse. Son fils allait être de retours, tout était terminé. Les cauchemars en pleine nuit, les crises de larmes, les recherches incessantes, ne pas savoir où est son enfant et comment il va, oui parce que le pire pour Prudence était de ne pas avoir de nouvelle de son fils. Si au moins on le lui avait enlevé mais qu’elle savait qu’il allait bien, alors là, elle aurait été tranquille. Là, elle aurait accepté, mais non, ça ne s’était pas passé comme ça, non, elle ne savait pas où avait bien pu être Charly et surtout s’il allait bien. C’était peut-être pour ça qu’elle avait toujours besoin de garder un œil sur Kaeden, qu’elle avait besoin de savoir où il était, s’il était heureux, s’il allait bien, s’il ne manquait de rien. Elle voulait le meilleur pour lui et à défaut de ne pas savoir si son cadet était heureux, elle voulait être sur que son aîné l’était. C’était pour ça aussi qu’elle ne l’avait pas forcé à faire des études bien qu’elle avait vu de grandes choses pour lui. Elle avait mis des sous de côté pour ses études, pour l’université jusqu’au jour où il lui avait annoncé qu’il ne voulait pas faire d’études. Elle avait accepté cette décision sans trop de mal, son fils était heureux et il devait le rester, elle n’allait pas l’obliger à faire quelque chose qu’il ne voulait pas faire, la vie était bien trop courte et précieuse pour ça. Et puis après il lui avait demandé s’il pouvait travailler dans son restaurant. Ca avait été un réel bonheur d’accepter ceci pour Prue qui était très enthousiaste à l’idée de passer encore plus de temps avec son fils. Elle aimait tout chez lui, cette façon qu’il avait de la protéger, de rire, de parler, de créer aussi, il était très bon musicien. Elle aimait lorsqu’il faisait l’idiot dans le but de faire rire sa mère qui, bien qu’au début lui disait d’arrêter, ne pouvait s’empêcher de rire des idioties de son fils. Kaeden était quelqu’un de simple et elle était fière d’avoir élevé un fils aussi génial que lui. Il la lâcha un peu, restant tout de même très proche d’elle. Elle l’observa, les yeux humide, elle était si heureuse de voir son fils heureux, c’était stupide trouvait-elle mais si génial. Puis il lui demanda quand est-ce qu’il allait être de retours. Prue qui était sur son petit nuage redescendit un peu sur terre. Non, elle ne savait pas. En même temps, elle n’avait pas laisser le temps à l’assistante sociale de lui en dire plus tellement Prue était excitée à l’idée de revoir Charly sous son toit. Elle marqua un petit temps de pause, une hésitation, puis s’adressa à son fils un peu gênée : « bah… euh… je sais pas trop… ». Il connaissait bien sa mère et avait surement deviné que c’était parce qu’elle n’avait pas pris le temps d’écouter le reste de ce que lui disait la femme au téléphone, excitée comme une puce. Prue était une grande enfant dans le fond et ce genre de déclaration faisait ressortir son côté impulsif et irréfléchi du plus profond d’elle-même.

♣ messages : 537 ♣ date d'inscription : 13/05/2010

C'était indescriptible. Le sentiment qui venait de s'emparer de Kaeden était si grand, si fort et puissant qu'il avait l'impression que son coeur allait quitter sa poitrine tant il battait vite. L'annonce que venait de faire sa mère était sans égale. Meilleure que toute les surprises qu'elle avait pu lui faire auparavant, pour ses anniversaires étant enfant, pour les fêtes et bien même pour un tas d'autres raisons, parfois insignifiantes mais qui avait marqué l'esprit du petit garçon, devenu aujourd'hui un jeune homme. Charly allait revenir parmi eux,vivre sous ce même toit ; il allait retrouver son petit frère. Lui qui avait attendu cela depuis tellement longtemps, avait du mal à réaliser les faits et de surcroît, leur importance. Il fixait sa mère, muet, démuni de la moindre réaction, et ce pendant quelques instants.

Flash Back

« Maman ?

interpella un petit bambin, installé à l'arrière de la voiture, alors que Prudence conduisait, s'efforçant de rester concentrée sur la route, alors que les larmes menaçaient une nouvelle fois, et une fois de trop, de couler sur ses fines joues rosées.

- Oui mon chéri ?
- Je vais le voir bientôt ?
- Qui ça ?

- demanda-t-elle naïvement, en redoutant la réponse qui aurait raison d'elle, et qui bien évidemment ne se fit pas attendre, lui brisant involontairement le coeur.

Charly... »

Aussitôt la jeune maman mit son clignotant et ne pu que se rabattre sur le bas côté de la route. Elle stoppa le véhicule, sous le regard empli d'incompréhension de son fils. Là, elle vint plaquer ses mains contre son visage, souhaitant disparaître l'espace de quelques secondes, se cache de son enfant qui ne méritait pas de la voir si faible. Elle pleura, appuyée contre son volant. Et lorsqu'elle sentit une petite main se poser sur son épaule, c'est sans un mot qu'elle descendit de la voiture, en fit le tour, ouvrit la portière et enlaça son fils. Son petit bonhomme... Son petit ange...

« Bientôt mon coeur, je te le promet. »

Fin Flash Back

Kaeden l'avait finalement pris dans ses bras, la serrant aussi fort qu'il lui était possible de le faire, de manière tendre et bienveillante. Comme si une simple étreinte allait lui confirmer qu'il ne rêvait pas. Non, non... Pas d'hallucinations ! Le petit derrière de Charly allait bientôt se poser sur ces même tabourets, il allait pouvoir laisser traîner ses affaires un peu partout dans la maison, et Kaeden n'aurait plus besoin de chercher d'excuses quand sa mère le reprendrait concernant ses propres effets. Plus sérieusement, la nouvelle était des plus extra' ! Le large sourire qu'affichait le jeune homme en disait long et suffisait même à exprimer toute la joie qu'il ressentait à cet instant précis. Il comprenait mieux les larmes de sa mère, et ne cherchait même plus à en effacer les traces. Elles la rendaient encore plus belle, rayonnante de bonheur. Une joie à l'état pur, sans artifice, naturelle... Il finit par lui demander quand est-ce que Charly allait débarquer sous leur toit, et la réponse de Prudence le fit légèrement rire. Forcément, c'était prévisible ! Elle n'était pas du genre à rester très attentive dans ce genre de situation, si bien que les informations les plus importantes et utiles lui échappaient souvent. Il se souvenait des précédents appels d'organismes et de détectives, qui lui annonçaient que quelques résultats semblaient positifs, et qu'elle se voyait déjà enlacer son fils jusqu'à l'en étouffer tant elle l'aimait... Certes, ça n'avait jamais aboutit à quelque chose de concret, et la déception avait jusqu'à présent toujours été de mise, cependant ce jour était enfin arrivé et tous leurs efforts allaient être récompensés.

« Tu... Ne sais pas trop ? On va le déposer ici du jour au lendemain ? Ou il va devoir nous attendre éternellement à l'aéroport ? »

Kaeden laissa échapper un éclat de rire, et passa sa main dans le dos de sa mère, d'une façon rassurante. Il allait s'occuper de ça... Un courrier officiel allait bien leur être adressé, non ? Ou alors il lui faudra appeler les services sociaux en question, et leur demander les renseignements nécessaires à leur dossier.

« Tu l'as appris tout juste après que je sois parti, non ? »

- questionna-t-il en se reculant une bonne fois pour toute, laissant alors s'exprimer sa curiosité sans la moindre retenue. Il se dirigea vers le placard et y récupéra deux grands verres, qu'il déposa par la suite sur le plan de travail. Là, il gagna le réfrigérateur et s'empara d'une bouteille de jus de fruits. Il le versa dans chacun des verres avec précaution, pour ensuite avancer l'un d'eux vers sa mère et reporter ainsi toute son attention sur elle. Il s'était inquiété pour elle durant toute la matinée, mais finalement ça n'en avait pas vraiment valu la peine... Il était à des lieux de s'imaginer que sa mère n'était pas venue travailler à cause d'un tel coup de fil. Mais il en était ravi, l'euphorie du moment ayant inhibé ses appréhensions pour un temps. Ca n'allait pas tarder à refaire surface, mais qu'importe, il profitait de cette bonne nouvelle avec sa chère et tendre môman.

♣ messages : 187 ♣ date d'inscription : 08/05/2010

Kaeden avait toujours eu ce sens pratique que Prudence n’avait pas. D’ailleurs ça lui était très utile. Combien de fois avait-il rattrapé ses oublis ou lui avait rappelé quelle avait oublié le plus important ? C’était habituel chez cette mère et son fils adoré. Certes, elle s’en voulait encore une fois d’être aussi tête en l’air mais à chaque fois c’était plus fort qu’elle. Lorsque les émotions prenaient le pas sur la raison, et bien elle oubliait toutes logique et sens pratique. Cette fois, elle n’avait pas écouté lorsque la femme des services sociaux lui avait dit quand Charly reviendrait, quand bien même elle lui ait dit. Prue avait été emporté par la joie. C’était rare chez elle que ce soit la joie qui l’emporte sur elle, d’habitude, c’était plus la tristesse ce qui faisait qu’elle culpabilisait encore plus de faire subir ça à son fils, de lui faire voir à quel point elle était faible, à quel point la vie pouvait être dure. Certes, elle ne voulait pas donner cette image à son fils, la vie était avant tout faites de belle chose, mais que voulez-vous qu’un enfant face lorsqu’il voit sa mère pleurer ? Prue en avait longtemps été inquiète et avait même emmené son fils chez un psychologue pour être sûr qu’il allait bien. Le médecin lui avait dit que Kaeden allait parfaitement, au contraire, elle, elle devait suivre une thérapie. Elle l’avait suivit les premières années suites au départ de Charly et bien vite le psy se rendit compte que l’état de Prue était tout à fait normal vu les circonstance. Si Kaeden n’avait pas été là, jour après jour, auprès d’elle, elle aurait surement fait une belle bêtise, mais fort heureusement son fils avait le soutien majeur de ces années de malheurs et il avait été rare de le voir craquer. Les seules fois où Prudence avait vu son fils pleurer ou submergé par la tristesse, elle s’était efforcée de rester forte, de ne pas montrer sa tristesse dû au fait de voir son fils mal, et le réconfortait comme lui le faisait lorsqu’elle était dans un état de tristesse élevé. Elle ne supportait pas de le voir malheur, d’ailleurs chaque jour elle lui posait cette question anodine « comment ça va ? » mais contrairement aux autres qui posent cette question par simple politesse, elle, elle faisait très attention à la réponse. En quelque sorte, ils avaient passé une sorte de pacte avec son fils, un pacte qui disait que s’ils se sentaient mal, ils devaient le dire. Prue était même un peu trop parano sur ce point à toujours vouloir savoir si son fils était heureux. Alors, lorsqu’il la prit dans ses bras, que ce sourire magnifique avait pris possession de ses fines lèvres, Prue savait, elle était plus que sûr qu’il était heureux, c’était du bonheur à l’état pur, sans artifice. Les questions continuaient et Prudence se sentait de plus en plus honteuse. Pourquoi n’avait-elle pas garder ce fichu téléphone plus longtemps à l’oreille ? Ah oui ! C’était parce qu’elle avait failli tomber dans les pommes, heureusement pas longtemps après Kayla était arrivée et avait elle aussi partagé sa joie. Un peu hésitante tout en ayant ce sourire indescriptible aux lèvres, la blonde répondit : « bah… je pense que… ils nous l’amèneront ici… En faite, je ne sais absolument pas. J’appellerais ce soir pour leur demander, d’ailleurs la femme des services sociaux a dû croire que j’ai fait une attaque cardiaque vu comment j’ai lâcher le téléphone ! ». Elle ria un instant de son ridicule, c’était pas très malin mais pouvait-on vraiment en vouloir à une mère d’être heureuse de retrouver son fils ? Non, heureuse n’était pas le sentiments adéquate. Non, c’était bien plus que ça. Mais par-dessus ce sentiment de joie intense, une petite appréhension faisait surface au plus profond d’elle-même. Comment serait Charly ? A--t-il beaucoup changé ? Aime-t-il toujours les même choses ? Comment réagira-t-il de les revoir tous les deux, aussi proches ? Pendant son enfance, Charly était très proche de sa mère, presque plus que Kaeden, mais les années de malheur les avaient rapproché tous les trois et le départ de Charly avait encore plus rapproché Kaeden et Prudence. Ils s’étaient battus côte à côté, ils s’étaient soutenus et n’avaient jamais laissé tomber l’autre. Souvent d’ailleurs Prue avait peur que son fils passe à côté des amusement de la jeunesse pour rester avec sa mère à regarder un vieux film à la télévision. Souvent elle le poussait à sortir, à inviter une fille au ciné. Parce que même si son fils ne lui parlait pas beaucoup de ses relations amoureuses, il était certain que le jeune homme était très convoité par la gente féminine. Certes, pour elle son fils était le plus beau, le plus fort et le plus gentil, mais elle tentait d’avoir un regard éloigné sur son fils et le trouvait tout simplement formidable. D’ailleurs elle s’étonnait de jour en jour qu’il n’ait pas de petite amie. Mais bon, c’était sa vie après tout ! Combien de fois avait-elle analysé dans les moindres détails les filles qui venaient sonner à sa porte et demandaient auprès de Kaeden. Elles étaient toujours plutôt jolies mais sans plus. C’était surement pour ça que ça n’avait pas duré avec le jeune homme… Enfin bref, Prue était curieuse mais tentait de ne soigner face aux relations de son fils. La seule personne avec qui Prue était en confiance lorsque son fils était avec, c’était Kayla. Et fort heureusement pour la maman, Kaeden et Kayla étaient presque tout le temps ensemble. Bon, c’était vrai que Kaeden était libre de fréquenter qui il voulait et qu’il avait 20 ans mais il resterait toujours son petit garçon qu’elle bordait chaque soir avant qu’il ne s’endorme. Elle écouta la seconde question de son fils, réfléchit deux minutes puis répondit juste après l’avoir remercié pour le verre d’eau qu’il venait de déposer juste devant elle. « oui, tu sais lorsque je suis allée faire quelques courses, et bien je suis passée à la maison au lieu de revenir directement au restaurant et c’est là que le téléphone à sonner. D’autre question monsieur l’agent ? ». Elle aimait bien charrier son fils, et il ne se gênait pas pour la charrier tout en restant chacun de leurs côtés très respectueux envers l’autre. Prue était fière de son fils et de la relation qu’elle entretenait avec lui. Combien de parents pouvaient se vanter de cela ?

désolée pour le retard, je viens juste de capter que tu avais répondu -_-'

♣ messages : 537 ♣ date d'inscription : 13/05/2010

[J'ai pas mal raccourci, désolé... --"]

C'était tout sa mère ! Comme à son habitude, elle minimisait l'attention apportée au détail, qui pour le coup se révélait être des plus important. Elle n'avait pas grand chose à répondre à son fils, ne sachant pas vraiment comme tout cela allait se passer. Kaeden n'en était pas étonné, et s'il y avait eu Julian dans la pièce, le deux hommes n'auraient pas manqué de la taquiner en se moquant gentiment de son insouciance et de sa rêverie. Oh non, ils n'auraient laissé passé cette occasion pour rien au monde. Le léger rire de Kaeden le faisait bien comprendre. Personne n'était là pour lui donner la réplique et le suivre dans ses enfantillages, mais il n'en pensait pas moins. Le bonheur régnait dans cette cuisine, aussi bien au travers du sourire de la mère de famille, que par le biais des éclats de rires du jeune homme. Charly allait revenir ! C'était surréaliste. Et tellement plaisant, tellement génial ! Il n'y avait pas de mot pour décrire cela. A tel point que Kaeden avait hâte que sa mère appelle les services sociaux et se renseigne quand à la date retour du petit dernier Meadows, de son cadet, son petit cow boy. Qui avait dû bien grandir et changer comme chacun d'entre eux. Il était loin de se douter à quel point d'ailleurs !

« Si on entend des sirènes de pompiers, c'est qu'ils ont prévenu les secours pensant t'avoir tué sur le coup ? Ok, c'est noté ! »

-lança-t-il de ce même ton taquin. Il ponctua le tout en tirant gentiment la langue à sa mère, lui montrant bien qu'il s'amusait de la situation, et jouait avec ses réactions comme on l'aurait fait avec de simples jouets lorsqu'on est enfant. Elle l'amusait, le faisait rire. Surtout lorsqu'elle se montrait si détendue et rayonnante. Le retour de Charly lui faisait un bien fou, avant même d'avoir pu le serrer dans ses bras. -S'il savait ce qui allait suivre, pauvre petit...

Buvant une longue gorgée de jus de fruit, le jeune homme se réinstalla près de sa mère, après lui avoir tendu son propre verre, gentiment servi par ses soins. Ca méritait d'être dignement fêté, et là, tout de suite, ils n'avaient pas de champagne. Alors autant faire avec ce que le frigo renfermait ! Kaeden continua de l'interroger, curieux de savoir comment cela s'était passé, ayant manqué la scène. Prudence lui donna quelques détails, qu'il fut ravi d'apprendre, imaginant alors ce qui s'était passé lorsqu'il s'était pour sa part inquiété pour sa mère. Heureusement que cette dernière n'était pas cardiaque, car il aurait eu de réelles raisons de s'en faire le petit Meadows ! Elle était repassée par la maison, elle avait eu ce coup de fil... C'était fou ! Et si elle avait filé avec Kaeden comme bien ils le faisaient bien souvent ? Elle aurait hurlé de bonheur dans son téléphone portable et surprenant son fils au volant, provoquant un accident, ce dernier venant emboutir la voiture devant eux ? Peut-être ! Mais ça n'était pas le cas, car même sans le savoir, sans en avoir conscience, Prudence gérait !

« Oui, une autre question... »

Il posa son verre, se releva et croisa les bras sur son torse, qu'il fit mine de bomber. Il prenait des airs trop sérieux pour rester crédibles, endossant le cliché même d'un inspecteur, en plein interrogatoire. Il fit un petit tour dans la cuisine, contournant le plan de travail central, mimant avec un malin plaisir l'idée que l'on pouvait se faire du bon flic, à fond dans son personnage. Il faisait l'idiot, comme il l'avait toujours fait depuis son plus jeune âge, aimant faire rire et amuser ses proches.

« Qu'on aille fêter ça au restaurant, ça te dit m'man ? Pas le notre hein ! »

ajouta-t-il, d'un air amusé. Ils pouvaient bien nommé un gérant pour la soirée, ne pouvant pas non plus fermer à cause des réservations déjà prises, par respect pour leur clientèle...

« Et pourquoi pas proposer à Kayla et Julian de venir avec nous ? Ok, Charly n'est pas encore là. Mais bientôt, on pourra s'y rendre à cinq au resto' ! »

Son sourire illumina les traits fins de son visage, alors qu'il revenait vers elle, prêt à s'emparer de son portable pour appeler Kayla et lui ordonner de ramener ses fesses à la maison, d'urgence. Partager cela avec eux, c'était aux yeux de Kaeden comme le partager en famille. C'était important, inévitable, essentiel.