La nuit avait passé sans que je m'en rende compte. Il devait être encore tôt lorsque j'ouvrit les yeux. Pas parce que j'étais en pleine forme, seulement parce que sans le savoir, hier soir, je m'étais endormie sur le canapé du salon. Il était confortable, certes, mais pas pour y passer toute une nuit. Les yeux à moitié ouvert, j'entrepris avec difficulté de me rendre vers ma chambre. Une fois entrée, je m'étala de tout mon long sur mon lit. C'était l'avantage de dormir seule. Mais comme je le pensais, je ne fis que regarder le plafond, tournant d'un coté ou de l'autre, cherchant le sommeil qui avait décider de partir. En soupirant, je me leva à nouveau sans faire de bruit pour ne pas réveiller ma soeur qui dormait dans la chambre à coté. Dans la cuisine, je regarda l'heure. Il était à peine huit heures. J'étais matinale d'habitude, mais pas à ce point-là quand même. Mes yeux se posèrent sur la cafetière. Un café. J'en avais bien besoin. Ma soirée d’hier avait été une soirée comme toutes les autres. J’étais allée au cinéma avec une amie parce que je n’avais pas envie de sortir, je n’étais pas d’humeur à danser toute la nuit ou à boire et ce même si Oakley m’avait invité. Il y aurait bien d’autres occasions de toute façon. Je me versa tranquillement une tasse de café en regardant par la fenêtre au dessus de l’évier. Le soleil commençait à se lever tranquillement et les oiseaux chantaient déjà, ou plutôt criait. Ces fichus oiseaux, ils m ‘énervaient parfois et surtout à huit heures à peine réveillée. Me dirigeant vers le salon, ma tasse de café en main, je repris place sur le canapé ou je me trouvais quelques minutes plus tôt. J’alluma la télévision en baissant le son, mais je ne la regardais même pas. J’étais encore dans ma bulle à cette heure là. Tellement que je ne remarqua pas immédiatement que ma soeur venait de se réveiller et qu'elle était dans la cuisine. C'est quand je l'entendit ouvrir une armoire que je m'en aperçu. Je déposa ma tasse sur la table du salon avant d'aller la rejoindre à la cuisine. «J'espère que je ne t'ai pas réveillée. Alors ça va ?»

Elle semblait être encore un peu endormie, pas complètement en forme. Je savais qu'elle était rentrée un peu plus tard que moi la veille, mais je ne savais pas ou elle était allée. Je ne jouais pas la soeur trop protectrice avec elle. Je faisait ce que je voulais, elle faisait de même. C'est ce qui nous rapprochait autant je crois. J'agissais avec elle comme si c'était mon amie, pas seulement ma soeur. Certes, je prenais mon rôle de grande soeur à coeur, surtout lorsque nous étions plus jeunes, mais en grandissant, ce rôle était devenu moins imposant. Mais j’étais quand même curieuse et je voulais savoir ce qu’elle avait fait de sa soirée.«Alors, ta soirée d'hier, raconte moi tout !»

En souriant, je prit place au comptoir de la cuisine. Je savais que si elle me racontait tout, je devrais lui raconter ma soirée aussi, mais entres nous, il n’y avait jamais de secret, cela avait toujours été comme ça.